Normandie-Bretagne reconstitution

Comme  guillaume, conquérant !

 Créée en 2016, l'association a pour but la reconstitution historique civile et militaire Française du XX e siècle en Normandie et en Bretagne.
Elle s'oriente sur 3 périodes:
-de 1900 à1930
-puis de 1930 à 1940
-et enfin de 1940 à 1960

La bataille de France

Pour commémorer les 80 ans de la bataille de france, à des dates précises, nous allons publier les récits des combats de normands. 

 Pour commencer une vidéo réalisée en collaboration avec le collectif.

Le combat « «des cinq chemins » à Guidel dans le Morbihan, un « combat symbolique ».

Le 18 Juin 1940 dans la soirée, l'amiral Hervé De Penfentenyo, préfet maritime de Lorient, reçoit un appel du chef d'état major de l'amiral Darlan, l'amiral Le Luc, lui demandant de défendre Lorient coûte que coûte. L'ordre s'y oppose formellement à celui du gouvernement qui vient de déclarer « ville ouverte » les localités de plus de 20 000 habitants.

Le 19 Juin, les allemands sont à Brest et se dirigent maintenant vers le sud du Finistère et comptent arrivés à Lorient par l'ouest. L'amiral De Penfentenyo ne voulant pas livrer de combat en ville, choisit d'organisés deux points de résistance, l'un aux abords de Hennebont, puis le second au carrefour des cinq chemins de Guidel.

Le 20 Juin au soir, un détachement se met en position sous les ordres du commandant Billaud, il est composé d'élément du 111ème R.A.C (Régiment d'Artillerie Colonial). Une section de la 20ème compagnie de mitrailleuses des troupes du Littoral et d'une mitrailleuse quadruple de 13,2 mm, commandée par l'enseigne de vaisseau Horveno, commandant de la batterie de D.C.A (Défense Contre l'Aviation) de Kerner. La position autour du carrefour est renforcée avec des tétraèdres, des sacs de sables, charrettes et arbres abattus en guise de barricades. Les défenseurs ont pour armements des fusils « gras », « lebel », six fusils mitrailleurs ainsi que 3 groupes de mitrailleuses.




Le 21 Juin dans la matinée, la gendarmerie de Quimper annonce qu'une colonne motorisée allemande arrive par Quimperlé. L'amiral De Penfentenyo est présent en personne pour organisé ce combat.

Pour 9h30, l'avant-garde ennemie se présente et un lieutenant français après avoir bien signifié que Lorient ne sera pas « ville ouverte », la mitrailleuse de 13,2 mm reçoit l'ordre d'ouvrir le feu, aussitôt un canon allemand et son tracteur sont détruits. L'ennemi riposte violemment à coup d'artillerie et d'armes automatiques, c'est à ce moment que le commandant Charles Billaud, le capitaine Paul Gardinier et le médecin-capitaine Pierre Marlette trouvent la mort.

A 11h30, la position de la mitrailleuse quadruple est en passe d'être débordée, son personnel abandonne la pièce, et vers 12h00, c'est le replis général sur la deuxième ligne de défense situés en arrière. L'amiral De Penfentenyo quitte le combat pour rejoindre Lorient.

A 12h50, les allemands réussissent à enfoncé la défense « des cinq chemins » de Guidel, les derniers éléments français se rendent ont dénombrera parmi les soldats morts : les canonniers Marcel Le Baron, Gabriel Mervoche et Paul Février. Les allemands de leur coté ont 9 bléssés, et 8 morts. L'ennemi ne voulant plus de combats, menacent de bombardé Lorient et font marcher les prisonniers devant leur convoi. Cet ultimatum est envoyé à la préfecture maritime.

A 18h, la colonne entre dans Lorient, un officier allemand rencontre l'amiral De Penfentenyo pour discuter de discutions de réédition et une cessation de combat est décider à 20h.

Faisant de Lorient le dernier port Breton à tombé.

Après la guerre, une plaque commémorant le combat « des cinq chemins » et ces défenseurs est érigée sur le menhir de Kerdudal (inaugurée par l'amiral De Penfentenyo, le 15 mai 1966).
Aujourd'hui, Lorient possède plusieurs rues aux noms des soldats tombés lors de ce combat.



photo de l'amiral Hervé De Penfentenyo, source wikimedia

Shémas du combat des cinq chemins, Fond archives départementales du Morbihan.


Monument « des cinq chemins » avec la famille de l'amiral De Penfentenyo


Monument « des cinq chemins » 

source :

La Bretagne en guerre 1939-1945, éditions Heimdal
Lorient dans la tourmente 1939-1945, Gilles Jocelyn
http://enenvor.fr/eeo_actu/wwii/les_cinq_chemins_de_guidel_un_ultime_acte_de_bravoure.html 
archives départementales du Morbihan
wikimedia

A la mobilisation générale chaque régiment d'active crée un régiment de réserve dont le numéro est le sien majoré de 200.

Le 8 RI de Cherbourg forme donc le 208e régiment d'infanterie en septembre 1939 à  Cherbourg et Saint-Lô et le 129 RI du Havre forme le 329e régiment d'infanterie en septembre 1939 à Caen et au Havre. Ils appartiennent à la 53e division d'infanterie sous les ordres du général Blin (avec également le 239 RI de Rouen, le 66 GRDI, le 22 RAD et 222 RALD), leurs sorts dans la bataille seront communs.

En octobre, cette division fait partie du XVIe corps d'armée en Flandre, elle renforce le secteur défensif des Flandres (qui devient ensuite le secteur fortifié des Flandres)
De septembre 1939 au 1er mai 1940 la division sera dans la région de Bourbourg, après dans la région de Flêtre, dans la région de Bailleul puis fait mouvement par camions sur Colembert, près de Boulogne-sur-Mer.
La 53e DI est ensuite affectée à la 9e armée, elle stationne alors dans la région de Novion-Porcien – Launois-sur-Vence, en tant que réserve de l'armée elle est susceptible de venir soutenir la 102e division d'infanterie de forteresse2. Cette période d'instruction est coupée par des travaux agricoles.

Le 10 mai déclenchement de l'offensive allemande, dès la première heure, une grosse activité de l'aviation ennemie est partout signalée. La journée du 13 mai les régiments enterrent leurs premiers morts de la guerre. La 53e DI se porter vers le nord-est pour renforcer les bataillons de mitrailleurs du 148e régiment d'infanterie de forteresse, qui défendent la rive sud de la Meuse. 
Des Spahis nord-Africains sont envoyés vers Bouillon et la Semoy, pour assurer la sécurité éloignée. Ils se sacrifieront devant les chars allemands qui devaient réussir, le soir même, à s'emparer de la Meuse, à Donchery en basculant la 55e et 57e DI (10e CA de la IIe Armée), pour foncer ensuite vers le sud et l'ouest.

À partir du 13 mai l'ennemi franchit la Meuse. La division s'installe à la lisière des bois de Boutancourt puis à la lisière des bois de La Marlière. Elle reçoit une attaque arrivant du nord et du nord-est. Elle est précédée de bombardements aériens en piqué. L'ordre reçu est de « résister sans esprit de recul » mais face à la pression très forte de l’ennemi, la division se replier à travers bois sur Singly.

Enfin le 15 mai la défense héroïque des allentours du village de Raillicourt et une lutte ininterrompue de soixante heures, resteront parmi les plus hauts faits d'armes de la division. La bataille de la Meuse et des Ardennes est terminée, la plupart des hommes ont été faits prisonniers, mais beaucoup ont trouvé une mort héroïque sur les champs de bataille. 
Le drapeau du 329 RI est confié par le colonel au sergent-chef Martin assisté d'un petit groupe de combattants du régiment. Il réussit à le dissimuler dans un vieux puits désaffecté, à Boux-sous-Salmaise (Côtes-d'Or), il sera rendu en 1945.






Le IVe bataillon du 329e RI du 12 septembre au 10 juin 1940, participe aux opérations sur le front de mer sur la défense de Fécamp. Il n’a pas fait mouvement avec le reste du régiment dans l’Est au début de la guerre. Dans la soirée du 11 juin le IV-329 avait reçu l'ordre de s'embarquer au Havre sur des transports "PLM 13" et "Cap Blanc" pour ne pas être coincé comme purent l’être d’autres troupes dans les poches de Dunkerque puis de St Valérie en Caux, il fut dirigé sur Cherbourg. La avec des hommes du 208 RI restés à Cherbourg et St Lo, du 27 Régiment d’Infanterie Colonial Mixte Sénégalais arrivé par train du camp de Souges (près de Bordeaux) et débarqués en gare de Sottevast, du 4ème bataillon du 248RI, de compagnies des dépôts 32 et 33, des 201, 205 et 206 compagnies de mitrailleuse de position, d’hommes du 36 Régional, du 24 bataillon de Douaniers, des marins du port de Cherbourg (notamment du 1er dépôt, DCA, de l’artillerie de côte et de la compagnie des gardes) et des éléments disparates revenus de Dunkerque via l’Angleterre à la défense du Cotentin. Si la 7ème Division de panzer du Général Rommel à traversé le Sud Manche par Vire, Villedieu, Gavray, Coutances sans trop de difficulté (300 kms le 17/06 !) il n’en sera rien à partir des marais de Carentan inondés volontairement pour l’occasion (les portes écluses de la Douve on été bloquées et colmatées par les Scaphandriers de la Marine) depuis le 16 juin. 200 marins initialement basés à la ferme Rampan à Saint-Come-du-Mont et les hommes des unités listés ci-dessus forment 7 points d’arrêt : Saint-Sauveur-de-Pierrepont, Saint-Lo-d’Ourville, Denneville, Marcanville, Hautmesnil, Pont-l’Abbé-Beuzeville la Bastille et des ponts d’Ouve le PC est basé à Sainte-Mère-Eglise. Des grenades sous-marines de 35 et 75 kilos transformées en mines antichar par l’artillerie navale sont placées devant les barrages ainsi qu’aux entrées de Sainte-Mère-Eglise. Le viaduc de la Douve, le pont sur la Jourdan (au nord de Carentan) et le Pont-Des-Veys sont détruits à l’aide charges explosives et le pont de chemin de fer métallique est saboté au chalumeau. Dans la soirée du 17/06, le bruit des premières rafales de mitrailleuse se faisant entendre, les barrages gardés par des volontaires de la garde civique armés de fusils de chasse sont mis en ordre de combat. De durs combats sont engagés dans la matinée du 18 aux différents barrages, heureusement un renfort providentiel  est en position en début d’après-midi : le cuirassé Courbet avait appareillé de Cherbourg dans la nuit du 17 au 18 juin pour d’appuyer par ses tirs les défenseurs du Cotentin grâce à ses six tourelles doubles de canons de 305 mm et ses 22 canons de 140 mm et escorté par les torpilleurs « Flore » et « Melpomène », l’aviso « Amiens » chargé de la protection antiaérienne et les chasseurs de sous-marins « 13 » et « 43 ». De même le contre torpilleur « Léopard », l’aviso colonial « Savorgnan de Brazza », les 2 torpilleurs « Incomprise » et « Branlebas » participeront également à des bombardements depuis la mer. 
La colonne blindée est stoppée nette à plusieurs reprise pendant plusieurs heures par les tirs du cuirassé et des autres navires guidés par les marins à terre (pour mémoire Léon Gautier faisait parti des canonniers du cuirassé Courbet lors de ses événements). Dans la journée ordre est donné aux navires de rallier Portsmouth, les combattants à terre perdront alors un efficace soutien.
La pression allemande est trop forte, les défenseurs Français essuient de lourdes pertes mais la colonne blindée de la 7ème panzer a perdu plusieurs dizaines de blindé et automitrailleuse. En se repliant au fur et à mesure les troupes Françaises établissent de nouveaux points de résistance. Les troupes allemandes n’hesiteront pas à faire assoir des prisonniers de guerre sur l’avant des véhicule de tete pour dissuader les tenants de barrage de tirer … Les troupes françaises tireronts quand même …Un de ces points légèrement au Sud-Est de Besneville est appuyé par surprise dans les 2 camps par 4 appareils de bombardement en piqué de l’aéronautique navale se repliant en Bretagne !
En plus de la douzaine de batteries de l’artillerie de côte dont à minima 7 étaient en mesure de tirer dans les terres, sur décision de général Goudouneix (adjoint Terre du préfet Maritime) le 13 juin 1940 un barrage double est mis en place au pont de Martinvast (un second est installé en haut des Rouges-Terre), il est armé le 17/06 de 2 pièces de 75mm d’une des 2 sections mobiles crées début juin par le parc de l’artillerie navale de Cherbourg. 
Le 18/06, la 2ème section du dépôt 33 commandée par le Lieutenant ® Servain Raymont vient renforcer la position de Martinvast tenue par des marins. Elle est constituée de 2 barrages (faits de vieilles voitures, d’éléments de bois, de machines agricoles …) : le 1er au niveau ou le ruisseau passe sous le route le second juste avant le pont sur la Divette suivi des 2 pièces de 75mm sur roue : la 1ère située en face de l’embranchement vers la vallée de Quincampois et la seconde en arrière dans la côte d’entrée d’Octeville.






Vers 9h l’ordre de fermer définitivement les barrages est reçu les Allemands fonçant vers Briquebec. Vers 10h, des éléments d’une colonne de vehicule sont visibles, le barrage le plus en avant est alors mis en feu. Sur le premier véhicule 4 prisonniers on été obligé de s’assoir et à agiter des pièces de tissu blanc. Apres avoir hésité quand à la nationalité des véhicules avec les hommes en kakis assis devant, la visions grâce aux jumelles de la croix allemande sur le coté ne laisse plus de doute,  l’ordre de faire feu aux 75 est donné, heureusement pour les 4 prisonniers qui en profite pour se jeter dans le fossé ce n’est pas le vehicule de tête qui est détruit en premier. Sous les coups des tirs des 75 plusieurs vehicules, sidecars et automitrailleuses et 5 blindés sont en feu. Rommel qui est sur place (au niveau du chemin conduisant au village de l’Oraille) ordonne à son véhicule blindé de commandement et a un groupe de combat mené par son chauffeur et son mécanicien d’attaquer à la MG34. Pendant plus d’1h les attaques allemandes sont toutes immédiatement stoppées, celles-ci ne parviennent pas à dépasser la ferme du Pont par le feu nourri des défenseurs qui en plus est renforcée par la batterie de Nouainville et du fort Chavagnac de Querqueville !
Ne voulant pas perdre de temps la progression Allemande continue pas l’Ouest, la prise de la position de Martinvast est temporairement abandonnée. Peux avant midi une camionnette fonçant vers le 1er barrage est aperçu zigzaguant entre les véhicules en feu, celle-ci est arrosée au fusil-mitrailleur. Entendant des cris en Anglais, les troupes Françaises comprennent leur méprise de nationalité du véhicule et vont récupérer 3 blessés pour leur prodiguer les premiers soins et les évacuer.
Vers 16h une nouvelle attaque en force de la position de Martinvast est lancée, celle-ci avait reçu des renforts de l’aviation maritime, de la DCA du Roule et des munitions dans l’après-midi. Une batterie de 105mm a été mise en place par les allemands et guidée par un avion de reconnaissance. Les coups allemands font bientôt mouche, les servants de la seconde pièce sont balayés, la position devient intenable, les morts et les blessés s’accumulant, elle est alors abandonnée, il est alors procédé à un repli provisoire. Profitant du répit après ce dur engagement des marins reprennent la position de la seconde pièce sous la protection d’hommes du dépôt 33 puis de le première pièce. La position est précaire, il reste une bonne quantité de coups de 75 mais il n’y a plus qu’un FM, quelques fusils Lebel (modèle 1886) et des fusils Mauser de l’armée républicaine Espagnole … avec peu de munitions. Position diminuée, précaire mais qui tient bon ! 
En ce début de journée du 19 juin 1940, alors que l’arsenal est en feu, que les réduits de Saint-Come-du-Mont, Hautmesnil et Sainte-Mère-Eglise tiennent encore. La Place de Cherbourg se réduit et Martinvast tient toujours bon. Les hommes du dépôt 33 ont quitté la position dans la nuit du 18 au 19 croyant le barrage contourné et tentant de rejoindre Cherbourg sont fait prisonniers par un groupe d’automitrailleuse.
En début d’après-midi alors que les premiers éléments des troupes allemandes s’enfoncent des les défenses de Cherbourg, que l’arsenal est bombardé, le fort du Roule encerclé Martinvast est coupé de tout. Il est décidé d’abandonner la 1ère pièce pour regrouper l’ensemble des forces sur la seconde non sans l’avoir préalablement sabotée. En milieu d’après-midi, alors que la reddition de Cherbourg même est actée, la résistance toujours active au Sud est surprise par l’arrivée de blindés par Octeville ! Sans même avoir pu retourner leurs armes les derniers défenseurs sont encerclés, la guerre est fini pour eu.
Sources :
> « les soldats de 40 dans la premiere bataille de normandie » de R.G. Nobécourt au éditions Berthout-Luneray 
> « Cotenetin juin 1940 » de Paul Ingouf-Knocker au éditions Albatros
> « Le corridor des Panzers : Par delà la Meuse 10 - 15 mai 1940 » de J.Y. Mary aux editions Heimdal
> « Dunkerque 1940 » de J. Beaus aux éditions Presses de la cité.


17 juin 1940, le bombardement de Rennes, la tragédie de la plaine de Baud.

 Le 16/06, un bruit de moteur se fait entendre dans le ciel rennais, c’est un avion d’observation. La DCA entre en action, en vain. 

Le lendemain, les Allemands sont déjà à Fougères, ville distante de 50km.

17/06 , 3 Stukas font leur approche, il est 10h. Les avions piquent et lâchent leur cargaison mortelle.

Au sol, 3 trains de voyageurs sont stationnés, un train de soldats du 212e RA, un train de soldats britanniques candidats au rembarquement sur St Malo et enfin, un train de réfugiés. A proximité, un train rempli de ménilite, explosif utilisé dans la fabrication des obus. .

Les effets des bombes allemandes sont dès lors démultipliés. Les explosions des munitions entreposées dans le train vont ainsi se poursuivre toute la journée. Ce jour-là, 1 500 à 2 000 personnes très probablement trouvent la mort dans la gare de triage. Les dégâts seront considérables, toutes les vitres des bâtiments alentours ont été soufflées.

Le bilan en terme de morts est si important, que de nombreuses victimes sont enterrées dans les tranchées, le long du ballast. Les cliniques sont saturées par les blessés . Dans la ville, c’est l’effroi.

Les forces locales et gouvernementales attribueront le bombardement aux Italiens, ce qui, vu le rayon d’action des avions italiens est tout à fait rendu impossible.



Ce bombardement effroyable fait partie de l’un de ceux qui fit le plus de victimes en France mais il fut rapidement occulté de la mémoire rennaise sans doute parce que le 18/06 vit l’arrivée des troupes d ’occupation.

Images fonds archives de la ville de Rennes





sources :

article Ouest France du 02/06/2010

site internet : lelancastria.com

Le réduit Breton

 la Brigade autonome de chasseurs de Podhale

 L’offensive germano-sovietique de septembre 1939 détruisit en grande partie les forces militaires de nos alliés polonais. 

Le gouvernement polonais légitime se reconstitue en France et tente de poursuivre le combat avec les cadres et hommes de son armée qui ont réussi à échapper à l’étau germano-sovietique ( fuite via la Roumanie, récupération par la royal Navy qui les débarque à Marseille)

Sur le sol français, le gouvernement polonais met sur pied une armée polonaise forte de 85 000 hommes encadrée par les survivants de 09/39.


Une Brigade autonome de chasseurs de Podhale (Samodzielna Brygada Strzelców Podhalańskich, du nom d’une région montagneuse polonaise) est constituée en 1940 sur le sol français, formée à Malestroit (56). Constituée sur le modèle des brigades de chasseurs alpins français, elle est composée de 3 bataillons équipés de matériels français et payés sur les crédits accordés à l’État polonais. 


Intégrée au corps expéditionnaire français en Scandinavie, elle s’illustre lors de violent combats pendant la bataille de Narvik face aux forces allemandes. Le 08/06, la brigade doit rentrer en Bretagne et doit participer à la constitution de la défense du réduit breton ( à sa tête, général Altmayer). La brigade des chasseurs de Podahle se voit attribué le secteur Nord du dispositif, des rives du Couesnon.

Sous équipée, ne disposant d’aucne arme lourde, la brigade partit le 15/06 de Brest et arriva dans la région de Dol de Bretagne le 16/06 autour de midi.

-IVe bataillon au nord de Dol , sur le Vivier sur Mer

-IIIe bataillon sur Baguer Pican

-Ie bataillon à Dol

-IIe bataillon en réserve, dans la forêt à quatre kilomètres à l'ouest de la ville de Dol.


 Les « villes ouvertes » furent décrétées en France le 17/06, aussi les forces polonaises rencontrèrent elles une forte résistance des autorités en place quant à leur volonté de poursuivre les combats et d’installer un réseau défensif. Sur place, les forces françaises et les soldats isolés furent démoralisées par l’allocution du Maréchal Pétain et ne souhaitent plus se battre. 

Bientôt, sont signalées des reconnaissances ennemies à l’Est du Couesnon. Des escarmouches ont lieu sur le canal de Pontorson faisant plusieurs morts.


Le 17/06, au soir, la brigade est sur le qui vive, l’attaque allemande devant intervenir le lendemain.

Un inventaire rapide des moyens disponibles est dressé : on dénombre alors 90 cartouches par FM au 1e bataillon et 3 chargeurs par FM au 3e bataillon et 500 coups par mitrailleuse.

 L’État Major, en place à Combourg avec le 1e bataillon, se réunit pour évaluer la situation qui s’avère critique. 


 Tenaillés par leur devoir de fidélité envers leurs alliés français et la sauvegarde de la demi brigade, après de longues heures d’hésitations, les officiers optent finalement pour l’évacuation de la brigade vers la Grande Bretagne afin de poursuivre la lutte coûte que coûte.


 Le 18/06, la demi brigade fut dissoute, ordre fut donné aux officiers de se fondre dans la nature par petits groupes avec pour but, de rejoindre la Grande Bretagne. La situation devenait de plus en plus critique, les chances de sauver la brigade se réduisaient d’une minute à l’autre les flots de réfugiers sur les routes compromettant la fuite par la route sans compterles relations avec les autorités françaises en place qui devenaient de plus en plus tendues à mesure de l’annonce de l’approche des forces ennemies. 

 Les soldats originaires de France et composant la brigade eurent l’opportunité de rester en France, libérés de leur service, et les autres soldats Polonais prirent la route.

 Un premier groupe pris la direction Nord et rejoignit la cote, le 4e bataillon regagna le Sud de la France, d’autres groupes arrivèrent dans le Morbihan et réussirent à regagner la Grande Bretagne. L’État Major quant à lui, fut fait prisonnier à Combourg le 18/06.


 Les soldats qui réussirent à regagner le Royaume Uni intégrèrent la 1e DB polonaise, et la dissolution de la brigade autonome intervint le 21/08/40.

Arrivée de la demi brigade à Dol de Bretagne, collection P. Amiot

monument en mémoire des combattants Polonais morts dans les combats retardateurs de Pontorson


sources :

jmo sur l’armée polonaise en France, SHAT séries 30N265

rapport de l’officier français Faury, 32N501, SHAT

Dane nam było przeżyć, Instytut Wydawniczy PAX, Warszawa 1972. 

La fin du second-maître pilote Marcel LE BIHAN
Une histoire controversée

Le 15 juin 1940, des Fiat CR.42 du 150o Grupo attaquent le terrain de Cuers – Pierrefeu. Neuf Bloch MB-151 de l’escadrille de chasse AC3 doivent intercepter la formation. Mais au lieu de les faire décoller en une bordée, il a été décidé que les trois sections partiraient avec 10 minutes d’intervalles : on croit alors que la formation italienne est constituée de bombardiers !

Si les trois premiers chasseurs français décollent sans encombre, ceux de la deuxième section le font alors que les Italiens survolent le terrain ! La dernière section décolle donc en catastrophe à sa suite ! Dans ces deux formations, les Fiat CR.42 font un véritable massacre : cinq des six MB-151 sont atteints dont trois irrémédiablement détruits ! Parmi eux figure l’appareil du second-maître pilote Marcel LE BIHAN, ailier n°2 de la troisième section.
Marcel LE BIHAN est éjecté hors de l’épave par le choc de la collision avec le sol. Blessé, mais avec l’aide d’un enfant, il parvient à se traîner jusqu’à une route pour trouver du secours. Conduit rapidement à l’hôpital auxiliaire de Brignoles, il y succombe à 17 h, d’une hémorragie pulmonaire. Mais les circonstances dans lesquelles a été abattu le jeune marin-aviateur français demeurent mystérieuses.

On peut lire que Marcel LE BIHAN a volontairement percuté un Fiat CR.42, avant que son Bloch MB-151 ne s’écrase dans un vallon proche de Rocbaron. Selon Georges CARMEILLE, alors enseigne de vaisseaux de 1re classe à l’AC3, c’est ce que le pilote aurait raconté au personnel soignant avant de décéder. Toutefois cet élément n’a pas repris dans son compte-rendu d’opération, ni dans la proposition de citation à l’ordre de l’armée de mer établie environ deux mois plus tard. Néanmoins, des débris d’un Fiat CR.42 ont été retrouvés à proximité : il s’agirait de l’appareil du capitano Nino CASELLI, qui fut abattu et tué, semble-t-il, par les tirs du second maître Jean-Louis MIRAMONT au cours du combat. 

En l’état des connaissances actuelles ont ne peut que supputer. Mais il sans doute est probable que Marcel LE BIHAN a été abattu par un chasseur italien et que l’histoire de la collision aient été inventée ultérieurement. Quatre victoires furent revendiquées par les Italiens et partagées entre les dix pilotes du 150o Grupo ayant pris part au combat : il est donc bien difficile aujourd’hui de savoir qui a pu tirer sur qui. Peut-être que le jeune pilote français fut la victime de Nino CASELLI puis « vengé » par Jean-Louis MIRAMONT… mais cela reste une hypothèse.

Romain LEBOURG

Un Bloch MB-151 de l’escadrille AC3. L’appareil que pilotait Marcel LE BIHAN le 15 juin portait le code 9 et le numéro 37. Il provenait de Rouen – Boos et avait donc probablement appartenu au GC II/10. L’appareil représenté était piloté par le second-maître Jean-Louis MIRAMONT.


P.S. : c’est durant cette opération de la chasse italienne que l’adjudant Pierre LE GLOAN revendiqua cinq victoires en une mission.
Pour un récit complet de cette journée, voir le site de François-Xavier Bibert.

Sources :
-Cornwell Peter, The Battle of France then and now, After the battle, 2007
-Gustavsson Håkan, biographie de Nino Caselli, site personnel, 2012 (consulté le 14/06/2020)
-Joanne Serge, Le Bloch MB-152, coll. Histoire de l’aviation n°13, éd. Lela Presse 2003

LES COMBATS DU 71e RI

 
Le 11/05/40 à 0h00 , le 71e RI de la 19e DI, passe sous les ordres du général Touchon, commandant la 27e DIA, le régiment passe de régiment d’active type Nord Est à un régiment alpin.

Le 71e a remis ses équipements au 22e RMVE et a reçu des mulets pour remplacer ses voiturettes. Un temps d’instruction est nécessaire , il importe que les servants sachent charger et décharger le matériel rapidement.

Le 19/05, il n’est plus question de rester aux portes de la Suisse mais de rejoindre le soissonnais.

Le général Touchon, lors d’une réunion avec les chefs de corps insiste sur la nécessité d’organiser la défense en points d’appuis et non sur un large front.

Cette nouvelle tactique est retenue en vue de briser les assauts ennemis et de faciliter le combat.



Le régiment arrive le 07/06 dans la localité de Berzy le Sec (Aisne). Le déplouiement du régiment se fait sur le plateau d’Acy , surBerzy le Sec, Acy, et Septmonts. 



Le 08/06 arrive pour la 27e DIA l’ordre de contre attaquer. Le village de Bolly est repris aux Allemands, mais le 71e ne dispose pas d’assez de réserve et l’ennemi lance une contre-attaque qui menace alors d’encercler les Bretons.



Le I/71e doit se replier sur Bily, village qui sera rapidement bombardé par l’aviation ennemie. Les fantassins Allemands s’infiltrent par colonnes. Mitrailleuses et mortiers de la CA1 tirent sans arrêt sur les assaillants. Le I/41e est bientôt obligé de décrocher, faute de munitions, et le colonel ne disposant plus de réserve. 

En même temps, le repli général est prononcé sur le front de Soissons.

Le III/71e occupe alors le village de Septmonts, repoussant plusieurs attaques ennemies.

Placé en réserve, le II/71e est victime de victime de tirs de harcèlement qui lui causent de nombreuses pertes. Le bataillon est placé en direction de Croix d’Acy, pour une contre-attaque aidée de chars. Ces derniers n’ayant plus de carburant ne participeront pas au mouvement qui coûtera de nombreux morts. 

Septmonts est soumis aux bombardements aériens des Stukas, ceux-ci interviennent en vagues nombreuses et serrées. s’ils sont impressionnants, ils ne génèrent que peu de dégâts.

A midi, le 08/06, le 71e RI doit décrocher.

Le 71e reste en liaison avec le 159e RIA , à sa gauche, et avec la 7e demi brigade de Chasseurs, à l’Est.



Combats sur l’Ourcq.


Le 09/06, la rivière, étroite, peu profonde, et broussailleuse est favorable aux infiltrations ennemies.

Le bilan matériel et humain des combats du 08/06 est lourd mais le 71e se prépare à défendre avec acharnement le terrain confié.

Le génie a déjà fait sauter les ponts sur l’Ourcq. l’aviation ennemie lance des reconnaissances. Une colonne blindée qui s’approchait est repérée et est prise aussitôt sous le feu de notre artillerie. 

L’infanterie allemande se lance à l’assaut du 71e et de la 7e Demi Brigade de Chasseurs. Le flanc droit qui est découvert est débordé par l’ennemi et menace le I/71 d’encerclement. Pour faire face, le II/71 fait feu de toutes ses armes automatiques, mortiers, canons de 25.

A 16h30, la situation es ttragique.
 Le I/71e rejeté sur Coincy où il contient l’ennemi malgré des attaques répétées et appuyées par les Stukas. 

Le III/71e tinet toujours solidement la charnière d’Armentières. 

A 18h, le II/71e rend compte : l’ennemi vient de passer à l’attaque sur tout le front de du bataillon et demande l’appui de l’artillerie pour se dégager. Malheureusement, cette dernière n’est pas en position et ne peut répondre à la requête du II/71e.

Le II/71e résiste jusque 20h mais ensuite est contraint sur sa droite de retraiter.

Le III/71e perçoit aussi une forte poussée sur sa droite : l’ennemi a réussi à s’infiltrer entre le II/71 et le III/71.



C’est toute la ligne de défense du régiment qui est bousculée. On espère encore tenir et interdire aux forces allemandes la route de Chateau Thierry à Rocourt mais depuis le 06/06, le régiment n’a pas perçu de munitions ni de vivres.



Le 10/06, la capture

L’encerclement se précise autour du 71e et l’ordre de défendre Rocourt est impératif. Un ordre venant du commandant l’ID/27 autorise le décrochage du 71e RI. Le I/71e livre les combats d’arrière-garde avec un contingent de 80 hommes, 2 FM et quelques mousquetons, face à des forces très supérieures en nombre, et, après un combat intense de 45 min, le bataillon est fait prisonnier.

De même, des tentatives de désencerclement du III/71e sont menées mais échouent, les petits groupes de combattants tombent les uns après les autres.



Les rescapés


le détachement du commandant Martin, II/71e, a pris à travers bois et arrive à rejoindre l’EM de la Division, ils rejoignent bientôt Château Thierry. Les survivants du 71e poursuivront leur retraite jusque Eymoutiers, en Haut vienne.



A son arrivée, le régiment ne compte plus que 2 officiers, 18 officiers subalternes, 44 sous officiers, 50 caporaux chefs et caporaux, et 349 soldats sur un effectif de 3 000 hommes et 80 officiers.


sources : 

JMO du 71e RI 

les étapes d’un régiment breton, le 71e RI et RIA, lt col Beguier, éd Berger Levrault, 1953 

 Insigne second type du 71e Ri, fabricant Rateau, St Brieuc

 à la mémoire de Jean Baptiste Mahé, grand père de l’auteur, fantassin au II/71e (insigne 1e type)

Le 36e RI et les combats de Oches :

Depuis le 26 mai, la 6e DI occupe une ligne de résistance entre Oches et Beaumont-en-Argonne. Le 36e RI a établi ses positions dans le secteur ouest de la division. En face de nos troupes, il y a deux divisions allemandes : les 229. et 36. ID. Durant toute la fin du mois de mai, le front est animé par des duels d’artillerie et des coups de mains. Dans la nuit du 30 au 31 mai, le 36e RI relève le 2e Bataillon du 129e RI. Les premiers jours du mois de juin sont peu différents, apportant leurs lots de pertes : par exemple, le 3 juin 1940, l’adjudant Raoul BERNE est tué à la tête de sa section et le 6 juin 1940, un messager, le soldat André LEDOUX, est grièvement blessé par l’artillerie en apportant un ordre à son chef de compagnie. Ce calme relatif ne va pas durer.

Dès le 7 juin 1940, l’Infanterieregiment 529 attaque les positions du 1er Bataillon du 36e RI (I/36e RI), à Oches. Le front de la 6e DI subit d’autres assauts de la 229. ID. Mais les fantassins normands tiennent bon. Les assauts allemands se poursuivent le lendemain. Les renseignements laissent entrevoir une forte poussée pour le 9 juin : l’artillerie pilonne les arrières de l’ennemi, touchant notamment plusieurs convois se dirigeant vers les positions du 36e RI.

Le 9 juin 1940, les Allemands lancent une grande attaque. Dès le lever du jour, Oches est labourée par les obus allemands pendant près de 90 minutes ! Alors que les vagues d’assaut se lancent à l’attaque, le barrage avance vers les crètes de Saint-Pierremont. À partir de 5 h, l’artillerie française riposte !

Les fantassins allemands s’infiltrent dans les vergers. La section du lieutenant Joseph ( ?) FOUARD doit les repousser à la grenade. Plus haut dans le village, les défenseurs sont débordés et doivent se replier. Le Lt Émile ESNÉE, bien que blessé, décide de rester à son poste avec ses hommes. Les soldats se battent au corps à corps et l’officier est fauché par le tir d’une mitraillette allemande. Le soldat André SERIS, chargeur de fusil mitrailleurs, est tué par le feu d’armes automatiques en apportant des munitions.

Heureusement, les mitrailleuses françaises parviennent à stopper la déferlante ennemie. Mais, sur la côte de Saint-Pierremont, plusieurs de leurs positions sont ensuite détruites par l’artillerie ennemie. Ainsi le groupe de mitrailleuses du sergent Yves RAULT est anéanti par un obus en pleine action : les 2 survivant ne pourront être secourus qu’en soirée, ainsi que d’autres blessés comme le sergent-chef Jean AMAND dit CHAUVIGNY.

D’autres fantassins allemands tentent de contourner Oches par l’ouest. Ils se retrouve sous le feu du I/36e RI et du 123e RI (35e DI), auquel se joint celui de l’artillerie ; les mortiers du capitaine Paul APFFEL se font remarquer par leur tir ajusté. Une contre-attaque de la 5e Compagnie permet de nettoyer le village et sa partie est. Une section de la 3e Compagnie, qui était encerclée depuis la matinée, est dégagée. 44 prisonniers sont ramenés par la section FOUARD. Une nouvelle contre-attaque du II/36e RI débouche dans le secteur de l’église, qui a été abandonné par l’ennemi. 


À 17 h, la 2e Compagnie du capitaine Raymond PLOU peut réoccuper les positions que la 3e Compagnie, décimée, avait dû abandonner. 25 prisonniers supplémentaires sont capturés ; mais le capitaine PLOU est blessé par un éclat d’obus. 70 autres soldats allemands se rendent aux corps francs de la 1re Compagnie, qui ratissent les avants du village. L’IR 529 aurait également perdu 12 officiers ainsi que 172 sous-officiers et hommes de troupes tués.

Oches a tenu, mais à quel prix ! Le village est en ruine, maison et caves sont éventrées, de nombreux animaux ont été tués, d’autres errent au milieu des cadavres et des amas de matériel plus ou moins détruit et de gravats. C’est une véritable scène de désolation. Le I/36e RI a durement souffert, perdant 1/3 de ses officiers ; parmi eux figurent le capitaine Jean NADAL, tué en défendant sa position à la tête de sa compagnie. 32 morts sont recensés pour cette journée.

Le sergent Jules BAILLEY, qui faisait fonction de chef de section, s’est battu toute la journée : il a d’abord dû ramener son groupe, qui se trouvait en surveillance en avant des positions du régiment, sous le feu de l’artillerie ennemie. Avec ses hommes, il a participé à la défense de Oches, n’hésitant pas à braver le feu des Allemands pour secourir les blessés. Il contribua également à la capture de plusieurs prisonniers. Il fut cependant blessé. Évacué à l’hôpital de Dijon, il y décédera de ses blessures, le 11 juin 1940. 

Aux premières heures 10 juin 1940, le I/36e RI est relevé par le II/119e RI ; il est alors mis en réserve dans le bois de Braga. Lorsque l’attaque allemande reprend, en fin de matinée, c’est le nouveau bataillon qui encaisse donc le choc, ainsi que le III/36e RI. De nouvelles pertes sont à déplorer, comme celle du caporal Benjamin LEBOVICI, tué sous un bombardement d’artillerie, à Oches. D’autres hommes tombent encore à Saint-Pierremont. Le I/36e RI est également pris sous le feu de l’artillerie ennemi ; on déplore encore au moins 24 tués durant cette journée.

À 22 h, l’ordre de se replier tombe, car l’ennemi à percé le front et il y a un risque d’encerclement. Avec amertume, les hommes de la 6e doivent s’y plier. La défense des arrière-gardes est assurée par le groupe de reconnaissance de la division (13e GRDI) et le bataillon du capitaine Paul APFFEL. Les chevaux manquant, il faut transporter le matériel à dos d’homme et détruire ou enterrer ce qui ne peut être emmené. Le 36e RI va se regrouper dans la région de Buzancy, où il connaîtra d’autres combats. Durant ces nouveaux combats, il aura perdu un minimum de 66 tués.

Romain LEBOURG

Carte présentant la situation du 36e RI au 9 juin 1940. Les ronds rouges représentent des batteries d’artillerie. (fond de carte 1950 © IGN)

Des fantassins français progressent le long d’une route, pour réoccuper le terrain.

Sources :
Citations à l’ordre de l’armée et nomination dans l’ordre de la Légion d’honneur publiées au Journal officiel de la République française des 9 août 1941, 20 octobre 1941, 5 janvier 1942, 18 juin 1942, 21 et 26 novembre 1942, 19 mars 1943, 8 et 15 août 1943 et 16 octobre 1943
Site Ardennes 1940 : http://www.ardennes1940aceuxquiontresiste.org/?page_id=1173
Base de données Mémorial Genweb : http://www.memorialgenweb.org
Base de données Mémoire des hommes : https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/

LES COMBATS DE LA 19e DI, Le 41e RI dans la Somme et l’Oise

 Le 41e RI ( garnison de Rennes) est engagé avec la 19e DI dans des combats dans le cadre d’une offensive en vue de relier les armées prises dans la nasse du Nord.

Initialement offensive, la mission tourne à la défensive devant la poussée allemande.

situation des bataillons 


-I/41e

 Le 26/05 , le I/41e attaque Assevillers qui est tenu par des troupes allemandes. Le 10e RAD effectue une préparation de terrain et le bataillon progresse comme à la manœuvre, baïonnette au canon. Mais bientôt, le terrain est à découvert et les Bretons sont pris en enfilade par les mitrailleuses ennemies. l’artillerie allemande entre en action guidée par un « mouchard » ( F.Storch)

 La progression du I/41 est arrêtée et les hommes doivent s’enterrer dans des trous individuels. Le bataillon doit finalement abandonner le terrain pour rentrer sur Estrée.


-II/41e

Le 23/05, le II/41e RI engage les combats aux côtés de la 4e DCR dans Villers Carbonnel, mais le village doit être finalement laissé aux mains de l’ennemi.


-III/41

Le 25/03, le III/41e est à Fay, le bataillon s’installe et commence les travaux de retranchement. Le village sera occupé de manière permanente jusqu’au 05/06. Pendant 3 jours, la défense s’active autour de la construction de solides points d’appuis.

Du 28 au 29/05, le village de Fay est bombardé par l’artillerie allemande. Une attaque de fantassins est menée mais est repoussée par les Bretons, et un Donier est même abattu par les mitrailleuses des groupes Le Goff et Fauchon. 


Le 30/05, sur tout le front du III/41e, l’infanterie ennemie manifeste une forte activité de patrouilles ponctuée de coups de mains. 


Le 31/05, dans le secteur de Fay, un bimoteur ennemi sera touché.




la situation de la 19e DI au 05/06 :


Sur la gauche, le 41e RI

-III/41

 Soyécourt est occupé par les 9e et 11e cie

 Fay est occupé par la 10e cie

-II/41

- Herleville,

_I/41

Faucaucourt


PC et 7e cie à Vermandovillers


Au centre du dispositif, le 117eRI qui supportera l’essentiel de l’assaut du 05/06 et sera presque entièrement écrasé.

A droite, le 22e RMVE qui cessera les combats le 06/06 dans l’après midi.


A l’issue des combats des 05 et 06/06, ne subsistent que le 41e RI et le 21e GRDI


L’attaque Allemande débute le 05/06 sur le III/41 notre artillerie riposte par des tirs de barrages de 75 (10e RAD).

Un premier mortier ennemi est réduit au silence par une mitrailleuse et un second est détruit au VB. Les pertes ennemies sont importantes. Le village est toutefois encerclé et les communications avec l’arrière ne peuvent s’effectuer qu’avec la radio.

Le I/41 positionné à Faucaucourt est attaqué sans succès. 

Le II/41 se trouve à Herdeville où les combats font rage au Bois Etoilé, position de l’artillerie du 10e RAD et du 304e RALD. Un millier de fantassins ennemis accompagnés de blindés tentent une infiltration. La colonne ennemie passe entre Herleville et Vermanvillers. L’infanterie ennemie est balayée par les mitrailleuses françaises. Cependant, au Bois Etoilé notre artillerie est dans une situation critique. L’ adjudant Tardiveau de la CRE du 41e propose au colonel Loichot de porter secours au artilleurs en armant deux chenillettes de FM. Il libère ainsi les artilleurs de l’entrave allemande, et poursuit sa mission à travers champs et bois. Le terrain d’Hervedeville sera ainsi nettyoé. De nombreux prisonniers sont faits au passage.



 Herdeville tient, tandis que les positions de Fay résistent mais manquent de munitions. 


Le 06/06, Herdeville reste au calme tandis qu’à Foucaucourt, secteur du I/41, les combats font rage. De violents bombardements ont lieu toute la journée. L’ infanterie allemande tente un débordement vers l’ouest car notre artillerie ne répond plus. 

A la nuit, le I/41 tient toujours, mais dispose de peu de munitions.


Le 07/06 circulent les bruits d’une contre attaque menée par des chars, en fait, le blindés ne seront pas en nombre suffisant et ne pourront pas intervenir. L’ennemi tourne le régiment par le Sud, et un ordre de décrochage parvient au régiment breton. Seule la 10e cie, ne reçoit pas cet ordre. 

Lors du décrochage du I/41, la 4e section de la 1e cie trouve refuge à Beaufort en Santerre. Les 40 hommes sont finalement capturés et exécutés par l’ennemi. Seuls deux hommes du groupe Primel échapperont au massacre de Beaufort en Santerre.

Le I/41 sabotera ses chenillettes et armes collectives. 

Le II/41 quitera Herdeville sans difficulté, rejoint par la 9e cie et l’ EM du régiment ainsi que le III/41e. 

La 10e cie restée à Fay doit rendre les armes. 





Les combats sur l’Oise et le Cher, la retraite de la 19e DI



 La division reçoit ordre du général commandant la VIIe Armée de prendre position sur l’Adre en direction de Chaulnes. Les fronts de la 47e DI et 29e DI craquent, la 19e DI doit pousser son repli sur l’Oise jusque Pont de Sainte Maxence. 

 Les effectifs du III/41 se montent à 180 hommes, ceux du II/41 à 400 hommes. Ils seront renforcés d’éléments du 38e RI. 

 Le 10/06, le régiment arrive à Chantilly.



 Le 11/06, les troupes allemandes essaient de franchir l’Oise par pneumatiques, sans succès. Le 41e essuie le feu des automitrailleuses ennemies, et le soir, l’ennemie tente un nouveau débordement à la faveur de la nuit, il est encore repoussé. 


 Le 12/06 au soir, ordre est donné de se replier pour aller tenir l’Ourcq au Nord de Paris. Les fantassins du 41e RI partent à pied. À Gonesse, ils embarquent sur des camions qui les conduisent finalement à Noisy le Grand. 


Paris déclaré ville ouverte le 13/06, le 41e doit se replier vers Corbeil. Dans sa retraite, le colonel Loichot tombe aux mains de l’ennemi le 18/06 à la Ferté St Aubin. Le capitaine Jan prend la tête du régiment guidant le régiment dans le Lot à proximité de Cahors. . L’effectif du régiment est alors de 17 officiers, 63 sous-officiers, et 446 hommes de troupe. A la mi juillet, les éléments de la 19e DI sont rassemblés, et le régiment est dissous. 

 vareuse d’un capitaine du 41e RI, collection Jean Denis Mahé

 tenue d’un sergent chef du 41e RI , collection Jean Denis Mahé

 képi d’un lieutenant du 41e RI, collection jd mahé

 sources : 

souvenirs et témoignages sur les opérations et les combats de la 19e DI, RP Louis Bourdais, amicale des anciens du 41e RI , rennes



LES COMBATS DE LA 21e DI

La défense de Gravelines par le 137e RI dans la bataille de Dunkerque.



Nous l’avons vu lors des combats de la défense du port de Boulogne, la 21e DI a vu ses effectifs réduit lors de son repli de Belgique.

Ainsi, au 21/05/40 : 

-le gros de la division se retrouve dans la région Nord de l’Aa et de Dunkerque, soit 5/9 des bataillons d’infanterie (137e RI, le I/48e RI, le CID 21 ), 13/15 des batteries d’artillerie

- et le tiers de la division restant au Sud de l’Aa, couvrant le port de Boulogne avec 4/9 des bataillons d’infanterie ( II et III/48e , I/65e et II/65e ) et 2/15 des bataillons d’artillerie



La 21e DI reçoit alors la mission de défendre l’entrée de Dunkerque, à Gravelines.



Le 23/05, le général britannique Gort réclame pour la protection de ses troupes les 25 du 137e, canons qu’il fera abandonner par la suite et qui feront cruellement défaut au combattants du 137e.

A Dunkerque, l’aviation ennemie a bombardé le port et les réservoirs de carburants sont en feu.



Voici les positions établies au 23/05 :

A Watten, le I/137, il dispose de mitrailleuses de 20 qui ne peuvent être utilisées qu’en mode DCA et ne peuvent être déployées contre les blindés. Rencontrant un convoi de réfugiés, le bataillon à laissé ses vivres et cantines aux civils.

A Bourbourg, le II/137, il dispose d’un seul canon de 25.

En réserve, à Loon Plage, le III/137 qui dispose aussi d’un canon de 25.



Les unités occupent un front immense, ainsi la 1e cie de Valetot couvre 6km.


Dans la nuit du 23 au 24/05, le III/137 est chagé de la défense du cana de l’Aa et de la Haute Colme, soit un front de 14 km.


Le 24/05, le II/137 est victime d’une embuscade et subit le tir de minenwerfer qui couvrent deux compagnies d’infanterie ennemie (Großdeutschland ), appuyées par 5 chars et 15 automitrailleuses.

Les combats du II/137e se soldent par de lourdes pertes : 250 hommes sont perdus.

Au soir l’ennemi occupe toute la rive droite de l’Aa, sauf à Gravelines.



Le 25/05, le II/137 reçoit le renfort de 6 SOMUA et, soutenu par l’artillerie lance une contre attaque. Les fantassins Allemands doivent replier sur St Forquin, harcelés par notre artillerie.

Nos troupes en profite pour récupérer des mitrailleuses perdues la vieille et en profite pour fortifier ses positions.

Le 26/05, l’ennemi se fait plu sactif en face du I/137 et du secteur du III/137. Baubourg tout comme Cappelbrouk sont pris sous le feu de l’artillerie allemande.
 

Un télégramme parvenu au III/137 informe les troupes qu’elles sont « autorisées à vous diriger vers la côte en conjonction avec l’armée française et belge. »







le 27/05, le front se situe alors aux abords de la voie ferrée Gravelines-Watten.
Entre les débris du I/137 et le III/137, il existe un vide de 3 km.

Le I/137 est presque anéanti, il perd, lors des combat du 27/05, 50 morts et 150 blessés.

De son côté, le II/137 se défend vigoureusement et repousse un assaut Allemand. 

Le 137e RI a perdu à cette date les deux tiers de ses effectifs, mais il a ralenti la progression ennemie, permettant de réaliser l’objectif recherché : permettre le retrait des troupes sur Dunkerque.

Le 28/05, le plan d’évacuation du général Gort entre en action, les Français n’ont pas de plan de rembarquement. La capitulation belge étant, l’évacuation ou la reddition étaient les seules solutions possibles.

Le général Fagalde donne l’ordre opé. 16 : repli immédiat de la 68e DI sous le couvert du 137e, il s’git d’établir une tête de pont sans esprit de recul, et sans souci de pertes.

Le III/137e RI, réduit à 300 hommes avec le II/137 font route vers Teteghem pour assurer la défense de Colme.

Le secteur est particulièrement difficile à exploiter et à mettre en défense, peu de fermes sont au dessus du niveau de l’eau, et il n’est pas possible de creuser des trous individuels.



Le 29/05, les britanniques sabotent leur matériel et font sauter les ponts ne laissant pas aux Français l’opportunité de réemployer ce matériel.



Le 31/05, les troupes ennemies franchissent le canal par pneumatiques.

Au levé du jour, le 01/06, une forte attaque ennemie débute par des bombardements violents d’artillerie puis d’aviation.

Les Allemands passent par le pont Moutons, abandonné par les forces Britanniques au cours de la nuit, n’ayant pas pris soin de prévenir les Français.

Le I/137 est alors attaqué de flanc par des chars. 5 Panzer sont mis hors de combat par l’artillerie de 75 et les canons de 25 aidés par 2 chars Français.

Le I/137e est réduit à l’effectif de 70 hommes, pourvus de 2 mitrailleuses et de 1 fm.
 Le II/137e ne rassemble plus que 200 hommes. Ils attendent la nuit pour décrocher.



Le 02/06, il est question de mettre en place une contre attaque avec l’appui des chars existants. Il n’est pas possible de creuser des tranchées pour se défendre, l’eau affleure dès que l’on creuse à 2 cm. Un escadron du 18e GRCA doit participer à la contre attaque. L’attaque ne réussira pas : cavaliers et fantassins essuierons de lourdes pertes par le feu ennemi mais aussi par noyade, la route étant battue par le feu ennemi. Pour échapper, les Français ont été obligés de se lancer en zone inondée. Chars et fantassins sont resserrés sur un front de moins de 100 m...les batteries du 35e RAD tirent leurs dernières munitions. 

Les Allemands partent alors à l’assaut, tournant les flancs. 

Une délégation allemande est envoyée pour demander la reddition mais elle essuie un refus.

Dans la matinée du 04/06, les derniers isolés du 137e sont faits prisonniers.

Les défenseurs du dernier réduit de l’Armée des Flandres avaient permis le sauvetage de 34 000 hommes, accomplissant cette mission de sacrifice.



 Le 137e RI, régiment de la tranchée des baïonnettes fut ainsi le premier régiment en Sarre et le dernier à Dunkerque, fidèle au dernier ordre reçu : « TENIR »

Le 9e Régiment de Zouaves et la Bataille de l’Ailette (3/3)

La nuit du 5 au 6 juin est relativement calme, l’ennemi se regroupant vers ses points de franchissement. Mais à partir de 3 h du matin, l’artillerie ennemie recommence à pilonner tous les centres de résistance français. 


Situation de la 87e DIA, le 5 juin 1940 au soir (source : https://www.les-tirailleurs.fr/)

Le 6 juin 1940, vers 4 h 30, les vagues d’assaut repartent. La plupart des tentatives ennemies sont bloquées sur place, comme la veille. Mais quelques colonnes s’infiltrent dans les bois, aux ailes du régiment, et marquent de très gros progrès. Bientôt, le drapeau allemand flotte sur le château du Mont de Guny, bien que le village tienne toujours. D’ores et déjà, le chemin de retour pour un repli éventuel du 1er Bataillon semble coupé ; mais les liaisons radio continuent de fonctionner entre le PC et le commandant Le Treize. 

Du côté du quartier du 2e Bataillon, les positions sur le canal tiennent ferme. Toutefois, les infiltrations ont grossi vers Trosly-Loire. Partout l’assaillant est repoussé et subit des pertes lourdes ; près de 80 prisonniers, dont 2 officiers, sont capturés. Mais, vers 14 h 30, le PC du 2e Bataillon (ferme de Bonnemaison) est sérieusement menacé. Le Commandant Aumeran fait appel au mortier du 3e Bataillon, sous le commandement du Capitaine Girault, et s’installe personnellement dans le clocher de Trosly-Loire pour régler leur tir. Plus de 300 obus de 81 mm et plus de 15 000 coups de mitrailleuse aurait été tiré ! ce qui décime l’assaillant pendant plusieurs heures. L’ennemi essaie de ruser en faisant avancer des hommes qui agitent des drapeaux blancs. Mais l’observatoire signale que d’autres se dissimulent derrière eux dans les buissons. Les mitrailleuses interviennent donc et fauchent les Allemands, qui renoncent finalement à leur tentative. 

Jérémy Alexandre et Mathéo Botiuk représentent deux zouaves combattants.

La situation reste partout stationnaire quand, vers 21 h, le PC du régiment reçoit l’ordre de la division de décrocher durant la nuit. Le lieutenant-colonel Tasse transmet l’ordre aux bataillons, soit par téléphone, soit par radio, selon la difficulté des communications. Au 1er Bataillon, le commandant Le Treize est sceptique et ne veut pas croire une telle décision du Commandement. Craignant d’être victime d’une mystification, il demande qu’on le confirme en ajoutant le nom du Colonel qui commandait le 9e RZ avant le lieutenant-colonel Tasse. Bien qu’ayant reçu satisfaction, il n’est pas encore convaincu et demande le nom du lieutenant-colonel commandant le dépôt. Le lieutenant-colonel Tasse décide donc d’intervenir directement pour faire exécuter cet ordre, aussi désagréable pour lui que pour ses subordonnés. 

L’entêtement n’a rien de surprenant : les officiers, les zouaves et même le lieutenant-colonel Tasse ont accepté difficilement de céder à l’ennemi la moindre parcelle de terrain si durement défendu et arrosé de leur sang. Il leur semblait possible de refouler au-delà du canal une infanterie allemande à bout de souffle… si le régiment avait eu quelques renforts en troupes, chars, etc. La finalité de cette décision de repli était que les divisions voisines, les 8e DI et 28e DI Alpine, étaient enfoncées et en repli. La 87e DIA devait donc à son tour se replier pour éviter l’encerclement. 


Jérémy Alexandre et Mathéo Botiuk représentent deux zouaves combattants. Jérémy porte la musette à grenades Mle 1916. Théoriquement, deux étaient disponibles pour chaque groupe de combat d’un régiment d’Infanterie.

Ces deux derniers jours de combat coutèrent la vie à 16 Officiers, et 620 hommes. Ses pertes s’additionnent à celles des jours précédents. Ainsi durant la bataille de l'Ailette, le régiment a perdu 28 officiers, 97 sous-officiers et 1 038 caporaux et zouaves tués, blessés ou disparus (Rappelons que le régiment, en Septembre 1939, comptait 3 000 hommes et 70 officiers). Plus tard par des renseignements recueillis à Vierzon de la bouche d’Allemands, il était appris que, dans le même temps, les pertes allemandes avaient été de 1 800 morts et 4 500 blessés. Ces derniers avaient même engagé étant 9 divisions, soit près de 3 fois plus que les défenses françaises. 

Jérémy ALEXANDRE

Sources :
Tasse Lt/Col, La randonnée du 9e Zouaves, éd Berger-Levrault, 1943
https://www.les-tirailleurs.fr/
http://18erta1940.free.fr/reconst/ailette40.html

Le 9e Régiment de Zouaves et la Bataille de l’Ailette (2/3)

Le 5 juin 1940, vers 4 heures, un vacarme effroyable s’élève sur toute l’étendue du front. Une énorme préparation d’artillerie s’abat sur toutes les positions du régiment et, probablement, sur les régiments voisins. Le PC cherche à se mettre en communication téléphonique avec les bataillons, mais n’obtient aucune réponse. Cependant il reçoit, par radio, un télégramme du commandant Le Treize (1er Bataillon) :"Coup de main sur Guny".

La situation de la 87e DIA au 1er juin (source : https://www.les-tirailleurs.fr/)

La défense de Guny :
A 5 heures, après le barrage d’artillerie, les Allemands passent le canal, à la faveur d’un brouillard épais. Les uns empruntent des barques pneumatiques, les autres traversent à la nage ou debout dans l’eau. Le hasard faisant mal les choses : le canal avait par endroit baissé de presque 1 mètre. Les zouaves crèvent les barques à coups de grenades ou de fusils. Beaucoup d’embarcations coulent et le canal roule de nombreux cadavres. Mais les vagues d’assaut de l’Infanterieregiment 105 déferlent sans cesse et avancent malgré les pertes énormes qu’elles subissent.

Le gros du bataillon, resté dans Guny, est coupé de deux compagnies à sa droite et sa gauche.
Les assaillants couverts de vase, entrent dans Guny ; mais le village résiste vaillamment, chaque maison ayant été transformée en une véritable forteresse. L’infanterie adverse, qui pénètre par petites factions, est donc décimée par les zouaves. Les fantassins allemands qui reculent vers le canal sont abattus par les survivants des points d’appui chargés de la défense des berges. Des unités fraiches sont lancées à nouveau, mais elles subissent le même sort : les mitrailleuses et les fusils-mitrailleurs les fauchent littéralement. Finalement, les Allemands repassent le canal devant Guny.

Combats du 2e Bataillon :
Dans ce secteur, l’ennemi a également déclenché un tir de destruction extrêmement violent, pour écraser des lignes de résistance sur la berge Sud du canal. Un peu plus tard, le tir s’allonge et prend à partie les positions des unités de soutien. Bientôt débute une attaque vigoureuse, profitant des mêmes conditions que dans le secteur du 1er Bataillon. Partout où les Allemands passent, les zouaves contre-attaquent à la baïonnette et la grenade. À gauche de ce bataillon, vers Saint-Paul-au-Bois, l’ennemi réussit à passer le pont après un retrait partiel des tirailleurs du 18e RTA. Dans le secteur de la 7e Compagnie, les zouaves tuent et fouillent le corps de deux officiers, mettant ainsi la main sur des cartes indiquant les directions des attaques de la division allemande. Faisant aussi des prisonniers, ils en apprennent davantage sur les adversaires : ces derniers étant avant cette bataille stationné à Thuringe, dans la Sarre, ils sont extrêmement frappés par la vigueur de la résistance rencontrée.

Après les premières phrase de ces attaques, les points d’appui du secteur sont toujours en place ; mais les adversaires sont parvenus à s’infiltrer aux points de jonctions avec les régiments voisins. La position du sous-lieutenant François est bientôt anéantie et l’officier, blessé, est capturé sur les berges du canal. Tous les autres zouaves sont tués à leur poste. Par ce fait, l’ennemi réussit à séparer les 1er et 2e bataillons et à menacer le PC de Selens par l’Est.

Combats au pont de Champs :
Du côté du pont de Champs, la 9e Compagnie est encerclée. Le capitaine Devès, commandant le 3e Bataillon donne l’ordre au groupe temporaire 3 de la dégager. Durant le trajet vers cet objectif, le groupe rencontre un sergent-chef blessé rejoignant un poste de secours : il leur apprend que l’ennemi est stoppé de chaque côté de la 9e Compagnie et que les Allemands sont couchés dans les champs de blé bordant la route. Le G.T.3 s’avance alors dans les cultures jusqu’à repérer un endroit où les blés semblent avoir été foulés. Le lieutenant Eymauzy fait préparer, sur cette position, une concentration de tir de grenades à fusils. Le tir est d’une effrayante efficacité, car les grenades tombent au milieu du groupe compact d’Allemands. Soudain 2, puis 5, puis 30 hommes se lèvent et se rendent. D’autres s’enfuient, aussitôt poursuivis par les zouaves. Une demi-heure a suffi aux 17 hommes du GT 3 pour anéantir une compagnie allemande et libérer la 9e Compagnie. Il aura mis 90 hommes hors-de-combat : 20 morts et 70 prisonniers.

Jérémy Alexandre et Mathéo Botiuk évoquent deux zouaves se préparant à effectuer un tir de grenade à fusil Vivien-Bessière contre le champ de blé où sont couchés les Allemands.  

Défendre le plateau de Selens :
Vers 10 heures l’ennemi est parvenu aux portes du PC de Selens. Alors que le lieutenant-colonel Tasse et ses deux adjoints sont prêts à vendre chèrement leur peau face, ils ont l’étonnement de voir se présenter l’adjudant Robini, chef des chenillettes de ravitaillement. Ce dernier vient demander l’autorisation d’utiliser ses véhicules pour tenter quelque-chose. Il explique son plan et reçoit l’ordre de le mettre en place. Les 4 chenillettes s’élancent vers les Allemands, leurs équipages lançant des grenades et tirant au fusil-mitrailleur. Ils causent la panique chez l’adversaire, qui prend la fuite. La manœuvre réussit donc et, pris dans l’élan et la fougue de voir fuir l’ennemi, Robini et ses hommes continuent… Jusqu’à tomber sur des canons anti-char qui mettent en flamme 2 des chenillettes. La troisième se replie ; Robini attaque un canon sans succès, avant de prendre à son tour le chemin du repli. Plus tard, l’un des quatre hommes que tous croyaient mort sur le plateau reviendra. Malgré son corps criblé d’éclats, il était bien en vie.

Il faut attendre 16 h pour que l’ennemi reprenne les abords du plateau d’où il avait été délogé. Une nouvelle fois, un homme sollicite l’honneur de faire une sortie pour couper en deux la formation ennemie. Le sous-lieutenant Le Nen part avec 19 hommes volontaires. Les Allemands sont surpris par l’audace de l’attaque et finissent par battre en retraite. L’officier rentre au PC avec seulement 4 hommes : les autres tous ont été tués ou blessés. Les actions de Robini et de Le Nen brisent l’élan allemand : l’adversaire bien qu’ayant repris le plateau ne parvient pas à reprendre l’avantage.

Le commandement de la 87e DIA envoie une compagnie du 17e RTA pour contre-attaquer et déblayer les pentes surplombant Selens. Les Tirailleurs, à grand cris, chargent à la baïonnette et sèment la panique dans les rangs de l’adversaire qui s’enfuit en désordre. Malheureusement la contre-attaque est ensuite bloquée par un violent tir d’arrêt. Mais l’ennemi ne réagira plus jusqu’à la nuit ; une cinquantaine de tirailleurs y aura toutefois laissé la vie.

Une dure journée :
En ce 5 juin, le 9e RZ tient encore sans défaillance de nombreux secteur malgré les encerclements et les violents tirs d’artillerie. Les pertes chez l’ennemi sont énormes et le nombre des prisonniers s’élève à plus de 100, dont un officier s’étant rendu en agitant un drapeau blanc et en déclarant : "la guerre n’est pas ma vocation".

Jérémy ALEXANDRE

Sources :
Tasse Lt/Col, La randonnée du 9e Zouaves, éd Berger-Levrault, 1943
https://www.les-tirailleurs.fr/
http://18erta1940.free.fr/reconst/ailette40.html

Le 9e Régiment de Zouaves et la Bataille de l’Ailette (1/3)

Cette bataille s’étend du 18 mai au 7 juin 1940, sur un front de 48 km. Elle engage en première ligne trois divisions d’infanterie (7e DI, 87e DI d’Afrique et 28e DI Alpine) ainsi que deux divisions en réserve (8e DI et 11e DI). L’étirement des divisions le long du canal, sur plus de 15 km chacune, ne permet guère d’avoir en première ligne plus d’un groupe de 7 à 8 hommes avec un fusil-mitrailleur tous les 250 mètres.

Nous allons suivre les combats du 9e Régiment de Zouaves (9e RZ), qui était un des trois régiments d’infanterie de la 87e DIA. Ce qui suit n’est qu’une petite partie de témoignage du Lieutenant-colonel Tasse, son chef de corps. Témoignage recueilli dans le livre La randonnée du 9e Zouaves.

La 87e DIA reçoit l’ordre de prendre position autour de neuf ponts franchissant l’Ailette et de "tenir sans esprit de recul". Les 2e et 3e bataillons du 9e RZ doivent tenir un front de 14 km avec deux tiers de leur effectif normal. Le 19 mai, le PC du 9e RZ s’installe à Crécy-au-Mont. Le régiment exécute des travaux de défense dans les villages de Guny et Trosly-Loire, y fortifiant maisons et fermes. Les ponts reçoivent aussi leur lot de barricades et points défensifs. La division tente sans succès leur destruction avec des mines anti-char. 

Le 21 mai 1940, les premières attaques commences vers 8 h : les Allemands tentent de franchir les ponts, parfois appuyés par des blindés. Les canons de 75 mm du 87e Régiment d’artillerie et, parfois, ceux de 25 mm du 9e RZ stoppent net les assauts. Par endroit, les zouaves repoussent les assaillant à la grenade et à la baïonnette.
À la faveur de la nuit les assauts cessent mais l’artillerie allemande prend le relai. Les zouaves réparent et renforcent les barricades, tandis que les pionniers régimentaires entament la destruction des ponts. Ils sont parfois à quelques dizaines de mètres de l’ennemi. La destruction n’est bien souvent que partielle sur certains ponts.
En ce premier jour de combat acharné rien ne passe et le régiment ne compte que 7 tués et 56 blessés. L’ennemi arrête sa pression : il se contentera de surveillance, et de quelques infiltrations.

Au cours de la nuit du 22 mai 1940, nouvelle tentative de destruction des ponts de Béthencourt et Leuilly. Malheureusement la mauvaise qualité de l’explosif (mélinite éventée) ne donnera aucun résultat. La nuit suivante, la destruction des ponts de Guny, St-Mard et du pont de la Vallée est effectuée. Le pont de Béthencourt est détruit dans la nuit du 24 mai 1940. Après quatre jours de rudes combats, dans la nuit, le 2e bataillon du 9e RZ est relevé par les 1er et 2e bataillons du 17e RTA ; il s’installe à Vézaponin. À ce moment les ponts de Leuilly et de l’Écluse sont encore intacts.

Situation de la 87e DIA au 25 mai 1940 (source : https://www.les-tirailleurs.fr/)

Le 30 mai 1940, le front tenu par le 9e RZ est de nouveau modifié. Le PC est transporté a Selens. Le 1er bataillon prend place au pont de Guny, le 2e bataillon, à peine remis de ses fatigues, relève le 18e RTA entre Trosly-Loire et le pont de Champs, tandis que le 3e bataillon va occuper le centre de résistance de Trosly-Loire. Le commandant du 2e bataillon constate que la berge proche du pont n’était pas occupée par le 18e RTA. L’ordre est donné de reprendre position et de s’y installer coûte que coûte. C’est chose faite le lendemain, à partir du petit matin. 

Du 1er au 4 juin, de nombreux duels d’artillerie de part et d’autre ont lieu : les ponts de Guny et Champs sont copieusement arrosés et cela cause de nombreuses pertes. Entre les deux rives, les combats sont acharnés et se font à la grenade VB et au minenwerfer. Les éléments au contact signalent une activité accrue et anormale de l’ennemi sur leurs arrières immédiats. Les pertes s’accumulent de jour en jour. Surtout pour le 1er bataillon au contact avec l’ennemi sur les rives et écrasé par les minenwerfer.

Évocation de zouaves en attente de l’ennemi, à l’actuel pont de Champs

Jérémy Alexandre

Sources :
Tasse Lt/Col, La randonnée du 9e Zouaves, éd Berger-Levrault, 1943
https://www.les-tirailleurs.fr/
http://18erta1940.free.fr/reconst/ailette40.html

L’Eure, base du bombardement


L’arrivée du matériel « made in USA » :
Les premières unités de bombardement arrivent dans l’Eure le 18 mai 1940 : il s’agit des Groupes de bombardement I/62 et I/63. Ils opèrent sur Glenn Martin M. 167-F, un appareil rapide et maniable. Malheureusement, seul le personnel volant est alors présent et les avions ne sont pas encore équipés pour les missions de guerre ! Comme l’indique le journal de marche et d’opération du GB I/63 : du 18 au 21 mai, le groupe s'installe sur son terrain d'opérations et met son matériel au point. D’autres groupes arrivent par la suite. Il faut attendre le 22 mai 1940 pour voir la première mission de bombardiers depuis un terrain eurois.

Le 24 mai 1940, lors que le plan Weygand visant à sauver de l’encerclement un maximum de troupes du groupe d’armées n°1 va commencer, les unités de bombardements présentes dans l’Eure sont les suivantes :
 
Groupement de bombardement n°1                                                                                                   Col Baston    
GB I/19                                                 DB-7                                    Damville                                     Cdt Chassande
GB II/19                                                DB-7                                    Damville                                       Cdt Houpert    
GB I/62                                              M. 167F                            Évreux/Fauville                              Cdt Fourestier 
GB II/62                                             M. 167F                           St-Martin-la Cne                              Cne Battistelli 
GB I/63                                              M. 167F                            Évreux/Fauville                            Cdt Truchement 
GB II/63                                             M. 167F                            Évreux/Fauville                                    Cdt Bézu  

Le Groupement n°1 du colonel Pierre Baston est alors sous les ordres de la 1re Division Aérienne du général Philippe Escudier ; cette dernière dispose également de quatre GB sur LeO 451 et autant sur Bre 693.

Le 1er juin 1940, le Colonel Georges Rignot prend le commandement du Groupement n°2, regroupant les deux groupes sur DB-7 ; le 2 juin, ils quittent la Normandie.

Les opérations militaires :
Les opérations offensives française sur le front de la Somme vont s’étaler du 24 mai 1940 au 4 juin 1940 au soir. C’est tout d’abord un soutien au plan Weygand qui est apporté, avant que les appareils ne se concentrent sur le front de la Somme uniquement. En effet, après l’échec du plan du généralissime, nos troupes vont être occupées à tenter de réduire les têtes de pont allemande établies sur la rive gauche de la Somme. Ces opérations ont lieu jusqu’au 31 mai 1940, avec une ultime offensive, le 4 juin 1940, à Abbeville.

Les bombardiers ne sont pas engagés en appui direct des troupes au sol, car cela est contraire à la doctrine française : ils bombardent les routes d’accès aux deux principales villes, Amiens et Abbeville. Nos bombardiers vont principalement attaquer le second objectif. Généralement, il n’y a qu’une mission par jour, effectuée en fin de journée ! Les appareils se succèdent en plusieurs vagues, espacées de quelques minutes et évoluant à basse altitude, afin d’être visibles des troupes au sol.

Comme la chasse allemande est principalement occupée au-dessus de la poche de Dunkerque, les pertes sont limitées, et principalement dues à la Flak. Au total, 6 DB-7 et 5 M. 167-F sont rayés des effectifs ; mais d’autres sont rentrés endommagés : 2 DB-7 et 5 M.-167-F. Ce bilan matériel ne doit pas faire oublier le bilan humain : 12 tués, 12 blessés et 4 prisonniers ! Pour quels résultats ?

Un bilan très décevant :
Traiter les routes au lieu des positions ennemies ne semble pas avoir été une bonne idée. Car ni à Abbeville, ni à Amiens, les troupes alliées ne parviendront à réduire les têtes de pont allemandes. De plus, comme les appareils n’ont pas été utilisés au début du mois de juin, ils n’ont pu contrarier l’arrivée des renforts venant du nord en vue de l’offensive finale contre la France. On peut donc parler d’une efficacité nulle… et de pertes inutiles.

Il serait cependant intéressant de connaître les renseignements rapportés par la reconnaissance française sur le redéploiement allemand pour savoir ce qu’il était possible de faire durant les quatre premiers jours de juin.

Romain Lebourg

Romain représente un adjudant mitrailleur ou radiotélégraphiste en avion, en tenue de campagne.

L’uniforme des adjudants étaient le même que celui des officiers, mais beaucoup conservaient une vareuse à 5 boutons. C’était parfois une mesure d’économie : la tenue de sortie de sergent-chef avait été regalonnée.

Le linge bleu était toléré en tenue de campagne, de même que le port du béret. Il devait réglementairement arborer une marque de grade en soutache, mais on observe souvent son absence.

Notre homme porte l’insigne du personnel navigant réservé alors aux officiers et adjudants. Il comporte un croissant, car les unités opérant sur matériel américain étaient originaires d’Afrique du Nord.

Sources :
Historiques et journaux de marche et d’opérations des groupes de bombardement I/19, II/19, I/62, II/62, I/63 et II/63
Citations à l’ordre de l’armée aériennes et décrets d’attributions de la Médaille militaire et de la Légion d’honneur concernant les équipages des groupes de bombardements sus cités

LES COMBATS DE LA 21e DI


division composée des régiments suivants :

48e RI : Guingamp, lt col de Rosmorduc

65e RI : Nantes, col Couturier 

137e RI : Quimper, lt col Menon 

35e RAD : Vannes

235e RAL

27e GRDI


Engagée lors de l’offensive de la Sarre, elle cantonne dans le Nord de la France durant l’hiver 39/40.

Lors de l’offensive du 10/05/40, la division est rattachée au 16e C.A et part occuper la rive Sud de l’Escaut le 14/05/40. Il est composé de la 9e DIM, 21e DI et 60e DI.


Devant l’offensive allemande, la situation devenant chaotique, les mouvements de la division sont ralentis par le flot de réfugiés, et la confusion accrue par réception d’ ordres contradictoires.


 Finalement, la 21e DI reçoit l’ordre de retourner à Beauvais le 21/05/40. 

Un convoi par route prend la direction Sud, et un second convoi par train prend la direction du Nord. 

A partir de ce moment là, la division ne sera plus jamais réunie, l’État major de la DI ( général Lanquetot) perdra par ailleurs tout contact avec ses troupes. Les bataillons épars vont devoir s’organiser de façon autonome.


Au 21/05/40 la situation de la division est celle ci :

-le gros de la division se retrouve dans la région Nord de l’Aa et de Dunkerque, soit 5/9 des bataillons d’infanterie (137e RI, le I/48e RI, le CID 21 ), 13/15 des batteries d’artillerie

- et le tiers de la division restant au Sud de l’Aa, couvrant le port de Boulogne avec 4/9 des bataillons d’infanterie ( II et III/48e , I/65e et II/65e ) et 2/15 des bataillons d’artillerie














LES COMBATS DE BOULOGNE, du 22/05 au 25/05/40 : 


dispositif de la défense du port de Boulogne : 

 -un réduit central à Boulogne, composé de l’EM de la 21e DI, du Centre d’Instruction de la 9e DIM et des isolés. 2 automitrailleuses et 1 R35 ainsi que 2 à 3 canons de 75 se sont greffés au dispositif. A noter un détachement britannique ( l’équivalent d’un bataillon d’infanterie) qui disparaîtra sans prévenir le 23/05. 

 -une avant garde couvrant Boulogne et positionnée à Desvres (I/65 et II/65e RI) Neuchâtel Hardelot et Aire sur la Lys (II/48e RI et III/48) 


 L’avant garde campée à Neuchâtel Hardelot (II/48e RI et III/48) reçoit les premiers assauts de la II Pz Div du XVIe corps blindé de Guderian. Des combats ont lieu à Blessy et Witternesse. Une attaque est menée par l’infanterie allemande, elle sera repoussée. Une seconde attaque menée par les Panzer sera aussi repoussée. On compte alors de lourdes pertes au sein du 48e. 

 Le II/48e va tenter de décrocher mais va se heurter à un barrage infranchissable de chars et d’infanterie ennemie. Faute de munitions, les éléments du 48e doivent se rendre, laissant 83 morts à Blessy.

De son côté, à Desvres, le I/65e se retrouve sans liaison avec le III/65e qui est aux alentours de Boulogne. Les deux bataillons sont attaqués et résistent à l’attaque blindée allemande mais subissent de lourdes pertes. Une partie des effectifs parvient à se replier sur Boulogne . Devant la menace d’encerclement, les bretons se replient de nuit vers Alincthun. Des éléments du 65e RI y organisent alors une défense en hérisson mais finissent par cesser le combat faute de munitions. 

 Le 23/05 à St Omer, une attaque allemande est menée contre l’artillerie en charge de la défense des 4 ponts (deuxième groupe du 35e RAD et 16e batterie du 235e RALD ). Faute de couverture suffisante par l’infanterie, les batteries sont submergées mais une partie d’entre elles réussie à se dégager et à gagner Dunkerque. 

A Lumbres se trouvent l’Etat-major et la 3e batterie du 35e RAD qui y sont capturés (22/05). 



 

A Boulogne, une défense est improvisée à partir des éléments disparates présents.

Un réduit est constitué à la citadelle. Le dispositif est appuyé par l’artillerie navale des torpilleurs présents sur zone.

Les alliés britanniques sont quasi absents.

Le 22/05, une première reconnaissance allemande est faite par les Panzer.

Le 23/05, l’ennemi attaque les ouvrages côtiers qui tombent les uns après les autres.

La pression monte sur les défenseurs de la poche, les attaques sont menées par l’ennemi à partir des faubourgs nord et sud. Les Stuckas bombardent le port et 2 torpilleurs sont coulés.

Les défenseurs du réduit gardent un bon moral combatif et l’infanterie allemande a du mal à progresser.

Une délégation de plénipotentiaires allemands est envoyée pour demander la reddition de Boulogne. Les Français les éconduisent.

 Les défenseurs n’ont plus de vivre ni de munition. Et une tentative de percée au Nord de la ville est menée par l’EM de la DI et le colonel du 48e RI. 

Le 25/05, une nouvelle demande de reddition est faite par les forces allemandes et est à nouveau refusée par les défenseurs.

Les tirs de l’artillerie allemande redoublent et s’abattent sur la citadelle, prémisses de l’attaque générale.
 Les défenseurs sont submergés, et après 2 jours de lutte sont débordés et doivent se rendre.

Le général Allemand commandant la division des blindés accorde les honneurs de la guerre aux défenseurs et permet au général de la 21e DI de conserver ses armes personnelles.


Ainsi s’achève le sort d’une partie de la 21e DI, son sacrifice ne sera pas vain, a défense de Boulogne-sur-Mer permet l'évacuation des troupesalliées à Dunkerque prélude de l'opération Dynamo. Le comportement des alliés britanniques, ayant quitté la défense de Boulogne sans prévenir les troupes françaises sera fortement critiqué et Churchill qualifiera dans ses mémoires cet épisode de « regrettable ». 

Le reste de la division va s’illustrer lors de la défense de la poche de Dunkerque.

 Lumbres, 3e batterie du 35e RAD capturée, droits Dimitri Bourget

 Les membres de Normandie Bretagne lors des commémorations des combats de Blessy – Witternesse en mai 2019



sources :

l’doyssée d’une division française ( la 21e DI dans les Flandres en mai juin 1940) Falgade, revue militaire suisses, 1954

le 48e régiment d’infanterie dans la guerre 1939-1940, Jean Guerniou, revue des anciens du 48e

l’héroique bataille, publié par l’association opale bunker history, date, éditeur inconnus

article : il y a soixante cinq ans, le 22 mai 1940, jour de sacrifice mais de gloire pour le 35e, P Thomas, date et éditeur inconnus.

Les combats d’Inor avec le 36e RI :

Vers le 15 mai, l’extrémité ouest de la ligne Maginot est attaquée par le VII. Armeekorps. Ce dernier a reçu pour mission de couvrir le flanc gauche du XIX. AK de Guderian, qui a percé à Sedan. Le but est d’empêcher les unités françaises stationnées derrière la ligne Maginot de venir y mener une contre-attaque. La 6e DI vient renforcer le 136e Régiment d’infanterie de forteresse et les régiments de la 3e Division d’infanterie nord-africaine, qui combattent avec d’autres forces du 18e CA du Général Rochard (remplacé par le général Butey dans la nuit du 17 au 18 mai). Dans l’après-midi du 15 mai, le Général Georges déclare au commandant du 18e CA qu’il [doit] à tout prix tenir la bretelle Inor – Malandry parce que l’issue de toute la guerre peut en dépendre. 

Dans la soirée du 14 mai, après avoir débarqué dans le secteur Brandeville – Beaufort, le 3e bataillon du 36e RI et le 2e bataillon du 74e RI gagne leurs positions à Martincourt. Du 15 au 22 mai, le 36e RI combat à la ferme de Soiry, puis à la lisière sud-ouest du bois d’Inor, et dans le village, face au 196. Infanterieregiment de la 68. Infanteriedivision. Finalement, à partir du 21 mai, la 6e DINA relève les 3e DINA et 6e DI ; les positions en forêt d’Inor ont cependant dû être abandonnées au profit d’une ligne longeant la route d’Inor à Malandry. Au cours de cette semaine de combat, le 36e RI a perdu 86 hommes dont au moins 1 chef de bataillon, 2 capitaines, 3 (sous-)lieutenants, 2 adjudants, 9 sergents(-chefs) et 2 caporaux.

Déplacement d’un groupe de combat du 36e RI dans la forêt.
Photo prise lors des commémorations du 8 mai 1945 à Duclair, en mai 2018. 



Notre régiment se regroupe autour de Louppy-sur-Loison, le 22 mai 1940. Mais d’autres combats l’attendent déjà.

Romain LEBOURG

Sources :
Site Ardennes 1940 : http://www.ardennes1940aceuxquiontresiste.org/?page_id=40
Site Mémorial Gen Web : http://www.memorialgenweb.org
Site mémoire des hommes : https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/
Denis Éric, 1940 la Wehrmacht de Fall Gelb, Économica, 2017
Frieser Karl-Heinz, Le mythe de la guerre-éclair : la campagne de l’Ouest de 1940, Belin, 2003

Les combats du Mont-Dieu avec le 36e RI :

La 6e DI est ensuite rattachée au 21e CA et remonter en ligne, dans le secteur de Stonne : il est prévu qu’elle y remplace la 6e DIC. 

Dès le 24 mai, à peine arrivé sur ses positions, le régiment contre-attaque les Allemands à Tannay, au sud-est du mont-Dieu. À cette occasion, il doit accompagner les chars B1 bis du 49e BCC de la 3e DCr. Avant sa mise en place, repéré par un Hs 126, il est pris sous un violent barrage d’artillerie. Les tirs se poursuivent durant l’assaut, occasionnant des pertes sévères : un chef de section est grièvement blessé et cinq chefs de groupes sont tués ! ainsi qu’une grosse quinzaine d’hommes. La ferme Moulinot et la cote 276 sont cependant prises. Malgré le retrait des chars qui ont vu 10 des leurs mis hors de combat, l’ennemi est délogé d’un bois sous la cote 276, à l’occasion d’une attaque vespérale.

Le régiment tient ses points pendant environ deux jours, avant de se repiler le 26 mai. À l’occasion de la relève des unités se battant depuis le 15 mai dans le secteur, le lignes se redéployées : la 6e DI occupera le secteur compris entre Oches et Beaumont-en-Argonne. Le 36e RI établit ses positions dans le secteur ouest de la division.

Romain LEBOURG


Position de combat d’un tireur au fusil-mitrailleur Mle 1924-29.
Photo prise lors de commémorations de la campagne de mai 1940 à Kapelle en mai 2019


Sources :
Site Ardennes 1940 : http://www.ardennes1940aceuxquiontresiste.org/?page_id=1790
Site Mémorial Gen Web : http://www.memorialgenweb.org
Site mémoire des hommes : https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/
Denis Éric, 1940 la Wehrmacht de Fall Gelb, Économica, 2017
Frieser Karl-Heinz, Le mythe de la guerre-éclair : la campagne de l’Ouest de 1940, Belin, 2003

Bombardement Bouffet 

Le 10 mai 1940, le 2e CA fut engagé en Belgique, au nord du dispositif de la IXe Armée ; il était sous les ordres du général de corps d’armée Jean BOUFFET. La majorité de ces unités combattantes – 5e Division d’infanterie motorisée et le 1er Groupe de reconnaissance de corps d’armée – étaient normandes. D’autres unités lui furent adjointes durant les premiers combats sur la Meuse.

Le 16 mai 1940, il dut se replier vers la frontière française. Ses divisions devaient occuper des positions perpendiculairement au cours de la Sambre, allant de Châtelet, au nord, à une ligne passant par Florennes et Maubeuge, au sud. Dans l’après-midi, le poste de commandement du 2e CA s’installa au sud de Charleroi, au hameau du Bultia, sur la commune de Nalinnes, avec celui de la 4e Division légère de cavalerie comme voisin ; un troisième, celui de la 14e Brigade légère mécanique était au lieu-dit Pairain. Malheureusement, ils étaient entourés de véhicules divers, que l’on n’avait pas pu camoufler : certains étaient notamment arrêtés en plein centre du village.

Cette concentration d’engins et de troupes fut donc rapidement repérée par un appareil d’observation Henschel 126, opérant probablement pour le compte du VIII. Armeekorps. Le petit biplace signala rapidement sa découverte ; puis un ordre d’attaque fut prestement transmis au deuxième groupe de la Stukageschwader 2 (II./StG 2) ; il l’atteignit in extremis : bien que sur le point de débuter, la mission initialement prévue fut donc annulée pour se conformer aux nouveaux ordres.

Vers 15 h, un grondement sourd résonna dans le ciel. Il s’amplifia. Soudain se rajouta le bruit strident des trompettes de Jericho, ces sirènes accrochées aux jambes de train des Junkers 87. Une quarantaine de ces vautours se succéda et plongea sur le village belge pendant près de 2 h 30 ! Au sol, c’était la catastrophe. Les véhicules et les concentrations d’hommes étaient une cible facile pour ces oiseaux de malheurs. Les bombes explosaient. Les balles martelaient leurs cibles. Rue à Canadas, rue de la Couture, rue de Philippeville… les victimes tombaient. Des citernes de carburant s’enflammèrent, incendiant quelques habitations. A Ham-sur-Heure, non loin de là, l’église de la Visitation fut partiellement détruite ; plusieurs chars Hotchkiss H39 du 4e Régiment d’automitrailleuses auraient également été atteints. 

Malgré le bombardement, le général Jean BOUFFET continuait à donner ses ordres ; mais le souffle d’une bombe eut raison de sa témérité. On retrouva son corps criblé de balles, couché au pied d’un arbre. Au moins 62 autres militaires français, principalement des cavaliers de la 4e DLC et des groupes de reconnaissance du 2e CA, furent tués durant ces attaques aériennes.

Romain LEBOURG

Organigramme du 2e Corps d’armée

Romain et Matthieu représentent deux cavaliers d’une unité motorisée.



Matthieu porte la tenue des équipages de blindés de la Cavalerie, utilisée aussi bien par les hommes des automitrailleuses du 1er GRDI que dans les chars du 4e RAM :
Casque pour troupes motorisées Mle 1935 ;
Veste en toile Mle 1935 ;
Salopette en toile Mle 1935 ;
Brodequins Mle 1917 ;
L’équipement est minimal : ceinturon Mle 1903/14 et étui à pistolet Mle 16… et une musette Mle 1892.

Romain porte la tenue en drap avec les galons de maréchal-des-logis :
Bonnet de police du commerce ;
Chèche en toile ;
Vareuse troupe Mle 1938 ;
Ceinturon Mle 1903/14 et musette pour ANP 31 ;
Culotte Mle 1922 ;
Bottes à lacets dites « à l’aviateur ».

Sources : 
Base de données Mémoire des Hommes : https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consultée le 05/05/2020)
Citations à l’ordre de l’armée parues au Journal Officiel de la République Française, diverses dates.
Historique du 26e BCC : http://chars-francais.net/2015/index.php/28-documentation/jmo-historiques/1743-1940-26e-bcc-historique (consulté le 05/05/2020)
Mémorial Genweb : http://www.memorialgenweb.org/memorial3/html/fr/resultat_patronyme.php (consulté le 05/05/2020)
Anonyme, Général Jean BOUFFET (1882-1940) Mort pour la France, in Le Souvenir Français n°518, avril 2020
HAZARD Marc, La Stukageschwader 2 "Immelmann" tome 1, Histoire des unités n°10, Lela presse, 2018

Un normand et un breton dans le même avion :

À la guerre, la mort vient souvent de l’ennemi. Mais pas toujours.

Le 14 mai 1940, le Groupe de reconnaissance II/22 doit se replier de son terrain de Chatel – Chéhéry, trop exposé après la percée allemande de Sedan, vers celui de Vassincourt. Les avions partent dans la soirée. 

Il est environ 20 h 15 lorsque le Potez 63-11 n°684 de la 4e escadrille se présente pour atterrir sur le nouveau terrain. Mais, pour une raison inexpliquée, l’appareil décroche. À si basse altitude, c’est irrécupérable : le Potez 63-11 s’écrase au sol et s’embrase. Rien ne peut être fait pour tenter de sauver l’équipage. Ce « pénible accident », selon les mots d’un autre officier du groupe, provoque la mort de trois hommes qui, depuis deux jours, la bravaient à chaque sortie au-dessus d’une région surveillée par la chasse allemande comme le lait sur le feu et truffée de pièce de DCA de tous calibres.

Le pilote, l’adjudant-chef Jean-Baptiste LE BAIL était natif d’Alençon (61) ; la place du mitrailleur était occupée par un mécanicien avion breveté originaire de Plobannalec (29) : le sergent-chef Yves LE COSSEC. L’observateur et chef de bord était le lieutenant Ferdinand DROUET, breveté pilote. Si Jean-Baptiste Le Bail et son observateur furent cités à l’ordre de l’armée aérienne avec attribution de la Croix de guerre avec palme puis faits chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume, il semble qu’Yves LE COSSEC n’eut pas le droit aux mêmes honneurs…

Romain LEBOURG

Matthieu représente un sergent-chef du personnel sédentaire de l’armée de l’Air.

Notre homme porte :
_ Un béret bleu marine, très utilisé en tenue de travail ;
_ La vareuse Mle 1936 avec les insignes de grade du temps de paix (ceux de la tenue de campagne ne sont pas toujours portés). Conformément aux directives, les pattes de col ont été ôtées ;
_ Sous sa vareuse, notre homme a revêtu un lainage du commerce qui cache sa chemise blanche (plutôt réservé à la tenue de sortie) et sa cravate noire ;
_Le ceinturon sous-officier de carrière noire ;
_ Un pantalon et des brodequins de l’armée de l’Air, probablement d’après-guerre…

Ce sous-officier a été un réserviste assidu car il porte la Croix des services militaire volontaire de 2e classe, à côté la Médaille d’honneur du personnel civil du ministère de l’Air.

 
  Casquette Mle 1929 d’adjudant-chef. Ce modèle est probablement d’après-guerre mais est très similaire à celui porté en 1939-40. L’insigne est d’époque.

Insignes de brevet de pilote, observateur en avion et personnel navigant (mitrailleur ou radiotélégraphiste).  

Sources :
Journal officiel de la République française des 28 août 1935, 9 août 1940 et 24 janvier 1941
Cornwell Peter, The Battle of France then and now, After the battle, 2007
Saint-Genis Lucien, Le début de la poche de Sedan, Icare n°57, automne-hiver 1971
Merci à MM. DUMOLLARD et ROUMY pour les informations se le vol de ce Potez.

La 6e DI monte au front !

Le 13 mai 1940, la 6e Division d’infanterie est transféré de la IIIe à la IIe Armée. Le lendemain, des éléments « débarquent » dans la région de Brandeville – Stenay, dans la Meuse. Toutefois, vers 16 h 30, une colonne est mitraillée par des avions allemands, non loin d’Étain.

À Azannes-et-Soumazannes, le 74e RI déplore la perte du sergent Edgard DURDEYRON et du soldat Roland LECOMBLE, mort de ses blessures. Plus au nord, à Damvillers, le 36e RI perd les soldats Roger AMAND, Roger HARANG et Joseph VERMEULEN ; blessé, le soldat Adrien RENAUD décède à Vittarville. Le caporal-chef Henri BORDEAUX est grièvement brûlé à la figure et aux mains, ce qui lui vaudra l’attribution de la Médaille militaire.  Le soldat Charles LECONTE, lui aussi blessé lors d’un bombardement aérien, fut amputé du pied droit et décoré de cette médaille.

Ce jour-là, les Heinkel 111 H de la 2./KG 53 ont été envoyés attaquer les convois ferroviaire entre Dun-sur-Meuse et Verdun. Or, vers 16 h 30 deux d’entre eux se percutent et s’abattent autour de Thiaumont. Il est donc possible que nos fantassins aient été victimes d’autres appareils du I./KG 53.

Dès le soir, des éléments de la 6e DI sont engagée dans la bataille d’Inor : les 74e et 36e puis le 119e RI y épauleront les 14e RTA et 12e RZ (3e DINA) ainsi que le 136e RIF.

Romain Lebourg

Le trajet probable des unités de la 6e DI, ce 14 mai 1940

Cérémonie du 14 juillet 2018 à Cherbourg. Romain, Jean-Denis et Matthieu représentent le 36e RI.

À notre connaissance, le régiment portait encore l’équipement Mle 1916 et n’avait pas reçu le fusil MAS 36. Le sergent est armé du fusil Mle 1907-15, les deux autres hommes du Mousqueton Mle 1892 M16.

On notera que le sergent arbore des galons et les boutons du temps de paix ; fort logiquement, il a préféré des pattes de col avec chiffres métalliques imitant la canetille à celle de la troupe, plus discrètes.

Sources :
Archives des Forces Aérienens et des Fortes Terrestres Antiaériennes de la IIIe Armée, SHD/Air
Site Mémoire des Hommes : https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/ 
Site Mémoriel Genweb : http://www.memorialgenweb.org/ 
Site Ardennes 1940 à ceux qui ont résisté : http://www.ardennes1940aceuxquiontresiste.org/

Deux marins aviateurs tombés en Zélande

Vincennes, 10 mai 1940. Très tôt, en ce début de matinée des renseignements parviennent au PC du général Gamelin, faisant part de l'invasion de la Hollande et de la Belgique. Ces mouvements de troupes sont accompagnés par des bombardements aériens et des lâchés de parachutistes, préliminaires d'une supposée grande offensive.

Le généralissime, ayant reçu une demande d’intervention du gouvernement Belge, déclenche l'hypothèse Dyle.

Des navires de la 2e division de torpilleurs (2e D.T) acheminent alors les éléments de la VIIe Armée sur les îles du Walcheren. La protection de la flotte revient à la flotille de chasse F1C (base Calais-Marck) composée par les escadrilles de chasse AC1 et AC2.

Dès le 10 mai, l’aviation ennemie s'est montrée active et bombarde le terrain d'aviation de Vlissigen (Flessingues).
Le 11 mai, les attaquent aériennes allemandes ont redoublé, en particulier sur les cibles que constituent les aéroports et les ports de l'Escaut.
Les missions de couverture des navires embarquant la VIIe Armée se poursuit malgré tout.

L'ennemi a dépêché des bombardiers He 111 du III./KG 27 escortés de chasseurs Messerschmitt Bf 110 de la 4./ZG 26. Pour leur répondre, notre flotte dispose dans ce secteur, de 6 Potez 631. Les combats s’engagent dans le ciel de Zélande. C'est au-dessus de Flessingue que l'équipage d'un des Potez 631 est abattu par l'Oberfeldwebel Fritz STAHL. Le premier maître pilote Georges SAMÉRY et le quartier-maître radiotélégraphiste Eugène LE MARESQUIER perdent la vie, tous deux sont déclarés morts pour la France.

SAMÉRY et LE MARESQUIER seront enterrés au cimetière de Kapelle, nécropole des soldats Français morts lors des combats sur le sol néerlandais. N'ayant pu identifier les deux dépouilles, ils reposaient jusqu'ici en “Français non-identifié”.

80 ans presque jour pour jour, des analyses ADN ont pu être effectuées, et l’identité de chacun des deux soldats a pu être clairement établie. Désormais, SAMÉRY et LE MARESQUIER reposent en paix dans le cimetière de Kapelle. Des obsèques pour leur rendre hommage seront prévues à l'issue du confinement, Normandie-Bretagne espère y participer.

Jean-Denis MAHÉ


 photographie d’Eugène LE MARESQUIER
(coll. Louis BRUGGHE)

 
Eugène LE MARESQUIER, originaire de Tourlaville dans le Manche
 (coll. Louis BRUGGHE)  

Profil supposé d’un Potez 631 de l’escadrille AC2. Il est possible que la tache marron derrière la cocarde était kaki et que des (traces de) marques de l’ancien propriétaire (4e escadrille du Groupe de chasse II/8) aient subsisté sur le fuselage.
(dessin de Romain Lebourg)

Profil supposé d’un Potez 631 de l’escadrille AC2. Il est possible que la tache marron derrière la cocarde était kaki et que des (traces de) marques de l’ancien propriétaire (4e escadrille du Groupe de chasse II/8) aient subsisté sur le fuselage.
(dessin de Romain Lebourg)

Insigne du personnel navigant (hors pilote) de l’Aéronautique navale. Il est constitué une ancre inscrite dans un cercle de cordage argent, sur lesquels est apposé une étoile ailée.
Insigne, toujours en vigueur.
(coll. Romain Lebourg)



Sources :
Lerecouvreux Marcel, L'armée Giraud en Hollande 1939/1940, Nouvelles Éditions Latines, 1951
Morareau Lucien, L’aéronautique navale française de septembre 1939 à juin 1940, Avions HS n°1 1994
Site Mémoire des Hommes : https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/